La charia, la loi islamique

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La finance islamique se distingue par sa conformité à la Charia, ou loi islamique, une approche éthique et morale de la finance qui offre une perspective alternative sur les transactions financières. Mais que signifie exactement la Charia en finance islamique ? Quels sont ses principes fondamentaux et comment façonne-t-elle la finance islamique ? Plongeons dans ce sujet passionnant.

La Charia : une vision unique de la finance

La Charia, qui signifie « voie à suivre » en arabe, est un système juridique qui guide tous les aspects de la vie d’un musulman, y compris les transactions financières. En finance islamique, la conformité à la Charia est de la plus haute importance.

Le but ultime de la Charia en finance est de réaliser la justice, l’équité et la prospérité pour tous. Elle cherche à prévenir l’exploitation, la spéculation excessive et l’incertitude, tout en favorisant l’entraide, la responsabilité et la prise de risque partagée.

Principes de la Charia en finance islamique

La Charia pose plusieurs principes essentiels en finance islamique.

Interdiction du Riba

Le Riba, ou intérêt, est strictement interdit en finance islamique. La Charia considère que le Riba entraîne une injustice, car il s’agit d’un gain sans effort ni risque.

Interdiction de la Gharar

La Gharar, ou incertitude excessive, est également interdite. Les transactions doivent être transparentes et claires pour éviter tout malentendu ou tromperie.

Interdiction des activités Haram

La finance islamique ne peut financer des activités Haram, ou interdites, telles que l’alcool, le porc, le jeu et les industries du tabac.

Partage des profits et des pertes

La Charia promeut le partage des profits et des pertes. Cela encourage la responsabilité et la prise de risque partagée.

Impact de la Charia sur la finance islamique

La Charia a un impact profond sur la finance islamique, façonnant ses produits, ses services et ses opérations.

Elle a donné naissance à des contrats uniques comme le Mudaraba, le Musharaka, le Murabaha et le Ijara, qui reflètent ses principes. Elle a également conduit à l’établissement de comités de Charia dans les institutions financières islamiques pour superviser et assurer la conformité à la Charia.

La Charia en finance islamique est bien plus qu’un ensemble de règles. C’est une philosophie, une vision de la finance qui met l’accent sur l’éthique, l’équité et le bien-être de la communauté. Alors que nous naviguons dans un monde financier de plus en plus complexe et interconnecté, la perspective que nous offre la Charia pourrait bien être le phare qui nous guide vers un avenir financier plus juste et plus équitable.

En résumé

La Charia est issue du Coran, de la Sunna (pratique) de l’effort de réflexion et de déduction des savants musulmans. La Charia signifie littéralement « La Voie » – on parle volontiers de préceptes de la religion musulmane, ou préceptes de l’Islam – puisqu’il s’agit d’un ensemble de règles religieuses. Ces règles ont pour fonction d’aider les croyants dans tous les domaines de la vie quotidienne, y compris la Finance.

Les banques et assurances respectueuses des préceptes de l’Islam appliquent les règles suivantes pour toutes les transactions et solutions qu’elles proposent :

  • L’interdiction du « Ribâ » (l’intérêt et l’usure),
  • l’interdiction du « Gharar » et du « Maysir » (l’incertitude, la spéculation),
  • l’interdiction du financement d’activités « Haram » (alcool, porc, pornographie…)
  • le partage des profits et des pertes entre les différents intervenants (double priorité),
  • l’obligation d’investir dans l’économie réelle via des actifs tangibles (justice sociale)

En effet, chaque entité liée à la Finance Islamique a pour obligation de réunir un comité de conformité à la Charia, et dont la mission est de répondre positivement aux questions suivantes, afin de valider une solution :

  • les termes de la transaction sont-ils respectueux des préceptes de l’Islam ?
  • Est-ce le meilleur investissement pour le client ?
  • L’investissement envisagé produira-t-il de la valeur ajoutée pour le client ? Pour la communauté ? Pour la société au sein duquel le client est actif ?
  • Le professionnel effectuerait-il la transaction de la même manière qu’il le ferait s’il agissait pour son propre compte ?

Pour résumer, la Charia impose aux financiers désireux de proposer des solutions Halal :

  • le partage des risques,
  • la matérialité des échanges,
  • l’absence des pénalités de retard de remboursement,
  • et le non-financement des transactions interdites par les préceptes de l’islam
  • l’interdiction de l’intérêt et l’usure,
  • l’interdiction de l’incertitude, et de la spéculation

Toute solution financière Halal doit pratiquer le principe des « 3P » : partage – pertes – profits, mais également la transparence, la traçabilité des fonds, la bonne gouvernance et la bonne utilisation des fonds en question (interdiction de faire travailler l’argent en l’investissant dans des domaines considérés comme illicites).